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Le Laboratoire

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23 février 2012

Deux spectacles pour 2012 : Invitez-nous Monsieur Brassens et J'ai quelque chose à dire et je vais vous le chanter.

 

quelque chose 9

"J'ai quelque chose à dire et je vais vous le chanter"

Mardi 22 mai à 14h30 et 20h00

au Théâtre Musical de Besançon

Textes de Bernard Friot, Musique Fanfareduloup orchestra

Jeune Troupe Variation2 du Laboratoire de Choeur à Corps

Direction Frédérique Cesselin

(voir www.letheatre-besancon.fr rubrique "Jeune public")

 

                        Logo Variation2

Brassens©Y        Brassens©Y   Brassens©Y

Brassens revisité avec une grande liberté par 15 jeunes, Jérôme Lefebvre à la guitare, et Frédérique Cesselin à la direction artistique et au chant.

Le dimanche 25 mars 2012 lors des Brassensiades à Pirey : voir le lien suivant : L'Amandier

le jeudi 7 juin à 19h00 à la Brasserie de L'espace à Planoise.

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16 septembre 2011

Invitez-nous Monsieur Brassens

Logo

Dans le cadre de « 2011, les 90 ans de Brassens »

en partenariat avec L'Amandier

 Le Laboratoire de Chœur à Corps présente sa nouvelle création

Variation1 et Variation2   Voix

Jérôme Lefebvre Arrangements et Guitare

Frédérique Cesselin Direction artistique

MJC de Palente     Samedi 24 septembre à 20h30     Dimanche 25 septembre à 17h00

Salle Polyvalente de Quingey      Dimanche 16 octobre à 17h00

Centre Diocésain de Besançon      Vendredi 22 octobre à 20h30

10 € et 7 €

Après le spectacle « J’ai quelque chose à dire et je vais vous le chanter » créé en juin dernier au Théâtre Musical de Besançon, dix jeunes du Laboratoire, Jérôme Lefebvre et Frédérique Cesselin ont empoigné une douzaine de chansons de Brassens, les ont pris à contre pied pour vous proposer ce programme de chansons très éclectiques, en solo, duo, trio, sextet et chœur d’ensemble à la voix et à la guitare. Et, une fois n’est pas coutume, le choix est fait pour la sonorisation !

Ce sera pour vous l’occasion d’entendre les textes magnifiques de Brassens résonner tout autrement dans des voix jeunes et engagés.

Cette création a reçue le soutien du Conseil Régional de Franche-Comté, du Comité d’Agglomération du Grand-Besançon et du village d’Avanne.

16 juin 2011

Une si belle façon de dire.

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Article paru dans l'Est Républicain du 10 juin 2011

 

Spectacle : Le Centre d’éveil aux Arts de la Scène a enchanté le Théâtre Musical

Une si belle façon de dire

 

« J’ai quelque chose à dire et je vais vous le chanter », c’est la parole authentique et très justement distanciée par l’expression artistique des enfants et des adolescents du laboratoire. Ce centre d’éveil aux arts de la scène si intelligemment implanté à la maison de quartier de Planoise depuis 2009.

Un spectacle fruit de deux ans de travail ou plutôt d’apprentissage du collectif et de la différence. Mais travail cependant, d’écriture avec Bernard Friot, du chant avec Frédérique Cesselin, également directrice musicale et artistique, travail du théâtre, de l’improvisation, de l’art du mouvement avec Loïc deschamps, Jérôme Lefebvre et Lulla Chourlin. Le Fanfareduloup Orchestra a signé la mise en musique des textes et Christophe Forey l’habillage lumière de ce spectacle éblouissant d’énergie, de naturel et de maîtrise. Travail donc, mais dans l’expression consacrée le fruit est plus important encore. Maturité, couleur, saveur, ce spectacle est une pépite. Inattendue et pétillante promesse d’avenir.

 « J’ai quelque chose à dire », ce sont d’abord les propos d’ados et d’enfants, auxquels Bernard Friot a prêté force et intensité. Les chanteurs revendiquent « J’ai 9 ans et je veux être libre », menacent « J’ai 16 ans et terriblement envie de vous découper en rondelles », préviennent »J’ai 17 ans et je suis amoureuse », constatent « J’ai 18 ans et ce n’est pas ma faute ». Toute la gamme des sentiments qui bousculent, affirment, doutent, sont ainsi mis en scène. Les cubes de bois sont les murs et les bans de la rue, la banquette de la chambre, la prison et le piédestal des sentiments contradictoires parfois, ardents toujours. Alors les musiciens impétueux et généreux, soulignent et amplifient la fluidité des corps sur scène. Chaque mouvement ici donne de la puissance et de la véracité aux paroles en chorale, en duo, en canons.

Aux adultes qui les regardent, les jeunes disent leur premier pas dans la vie, les faux pas et les élans et cet appétit diablement contagieux qui les aidera à grandir bien au-delà de la scène.

Catherine Chaillet

 

 

28 février 2011

Un partenariat riche et stimulant : Choeur à Corps et la Maison de quartier de Planoise

 

Dans cet article, je souhaite parler de ce partenariat, afin d’en montrer l’apport et l’intérêt.

En, introduction, je ferai un bref résumé des faits.

Depuis1995, Chœur à Corps s’intéresse à de jeunes publics avec lesquels elle s’engage dans une dynamique de création  artistique. Objectif : contribuer au développement et à l’épanouissement de ces jeunes au plan artistique et personnel.

  Avec la création du Laboratoire en septembre 2009, création permise par le partenariat  avec la  Maison de Quartier, vient se greffer une dimension  supplémentaire : le mixage social et l’élaboration  d’un  véritable  tissu social nouveau. Le Laboratoire vise ainsi à former des citoyens tolérants  et ouverts en développant  non seulement   leur  potentiel non seulement artistique mais aussi citoyen et humain. 
            L’objectif de mon article sera de préciser ce qui revient à chacun des deux partenaires, et de montrer comment leur rencontre a permis à l’Association Chœur à Corps d’étendre son champ d’action. Notons que ce champ d’action était déjà vaste et bien structuré, mais qu’à elle seule l’association ne pouvait atteindre le résultat ambitieux qu’elle vise.

 

               

                Genèse du Laboratoire 

 

Elle s’enracine dans l’historique de Chœur à Corps .

Elle s’articule autour de deux moments principaux :

 

De 1995 à 2002

 

Trois projets vocaux voient le jour ; ce sont des spectacles chantés. Je les dirige vocalement et musicalement.

Pour chacun d’eux, je travaille avec des artistes professionnels de divers univers. Nous mettons nos compétences au service d’ enfants.

Ce sont :

·         Juin 1995 : « L’Opéra de la lune » de Jacques Prévert

Ce spectacle est créé au Grand Kursaal de Besançon dans le cadre des Rencontres Jeune Création 1995.

Cinquante enfants de la ZEP de Brossolette à Besançon ; soulignons la participation active de 8 enfants s lourdement handicapés qui se déplacent en fauteuil.

Il est chaleureusement accueilli par le public nombreux, et par la presse. Beau travail avec des enfants en difficulté, avec une qualité de réalisation qui va au delà de nos espérances, et une aventure très formatrice et épanouissante pour chacun de ses acteurs.

                Deux musiciens nous accompagnent : Jérôme Lefebvre et Philippe Rousseau.

Ce projet a été reconnu par une « Victoire sur le handicap » décerné par l’APF en décembre 1995.

·         Juin 2001 : « Le jongleur de l’arc-en-ciel » de Bernard Kudlak et Robert Miny.

Ce spectacle est créé à l’Opéra Théâtre de Besançon dans le cadre des Rencontres Jeunes Création 2001.

Cinquante enfants des zones rurales de Rennes sur Loue et Quingey  y participent. Ils travaillent avec Vincent Filliozat en jonglage, Bernard Kudlak en théâtre et avec un petit orchestre symphonique dirigé par Damien Rose.

                Deux chanteurs lyriques (Marie-Jo Gallorini et Jean-Noël Poggialli) et un jongleur (Julien Clément) les accompagnent sur scène.

Là encore, beau succès : nous avons rempli deux fois l’actuel Théâtre Musical.

·         Juin 2002 : « Flashs Dingues » d’Eric Noyer

Ce spectacle est créé à l’Opéra Théâtre de Besançon dans le cadre des Rencontres Jeune Création 2002.

Vingt enfants de l’atelier de chant de Chœur à Corps y participent. Ils suivent une formation en percussions et jeu de clown avec Patrick Barbenoire.

Soulignons une grande première : les enfants occupent seuls la scène, avec une présence vocale, musicale et scénique beaucoup plus affirmée.

 

                 De 2002 à 2009

 

A la lumière de ces trois projets, je fais un bilan de ces années créatrices, et j’en dégage deux éléments :

- à mesure que les enfants prennent confiance en eux, la qualité scénique s’améliore et les enfants s’expriment de plus en plus librement.

- cependant, la qualité vocale n’est pas satisfaisante.

En effet, une des volontés de Chœur à corps est de produire des spectacles de qualité tant au niveau vocal que scénique.

·         Dans cette perspective, je crée la Troupe en septembre 2002 : elle recrute des enfants avec pour seul critère la motivation et un fort engagement.  Déjà à ce moment là, je constate peu d’absentéisme.

Dix huit enfants s’engagent, qui ont entre 8 et 13 ans. Ils travaillent une année sur un axe uniquement vocal, avec un atelier hebdomadaire de travail de chœur et un cours de chant mensuel par petits groupes, que j’assure. L’option choisie se révèle très rapidement efficace.

·         Juin 2003 : la Troupe produit à l’église d’Avanne un programme de chansons de Darius Milhaud qui présente de nombreuses difficultés musicales et vocales.

Le travail vocal a apporté une belle cohérence au chœur, et lui permet de franchir une étape tant au niveau de l’interprétation que de la technique. Le public présent y est sensible et j’ai de nombreux retours sur le changement de qualité.

La structure « Troupe » permet un plus fort engagement des participants, et une dynamique différente liée à une possibilité d’engagement à plus long terme.

C’est sous cette nouvelle forme que Chœur à Corps crée « Méli-Milhaud » en juin 2004

·          Juin 2004 :  « Méli-Milhaud » est créé autour de chansons d’Armand Lunel  mises en musique par Darius Milhaud

Ce spectacle est présenté à Quingey et est repris à l’Opéra Théâtre de Besançon en décembre 2004.

J’amène une formation nouvelle en danse contemporaine : elle est assurée par Lulla Chourlin, danseuse performer ; elle base son approche sur une conscience plus grande du corps en mouvement.

En outre, je demande à un photographe bisontin bien connu, Yves Petit, de constituer tout au long des répétitions une série d’instantanés qui serviront de décor final. Notre objectif est non seulement d’inscrire la représentation dans l’espace temps habituel mais aussi de lui donner une durée et une profondeur scéniques originales et signifiantes.

·         Juin 2006 : « Le loup » de Marcel Aymé

Je choisis un des Contes du chat Perché dont je pressens tout de suite le fort potentiel musical et je demande alors à Robert Miny, compositeur des musiques du Cirque plume, de le mettre en musique pour les enfants de la Troupe.

Ce spectacle est lui aussi créé à Quingey.

La formation théâtrale des enfants est assurée par Régis Deschamps (de la compagnie du Tohu-Bohu).

Ce travail a permis aux enfants de découvrir l’œuvre de Marcel Aymé, et de rencontrer pour la première fois un créateur à l’œuvre en la personne de Robert Miny.

·         Juin 2009 : « L’autobus et la fourmi » sur des poèmes de Robert Desnos et Raymond Queneau

Ce spectacle est créé au Théâtre Musical de Besançon.

Qui fait suite à deux années de recherche et d’exploration avec les enfants autour du surréalisme.

Les enfants sont formés à l’improvisation musicale par Jérôme Lefebvre et au théâtre par Loïc Deschamps.

Rappelons que j’assure dans tous ces spectacles la direction musicale et artistique.

 

C’est aussi à ce moment là que Chœur à Corps étend son action à un groupe d’adolescents, et que notre choix collégial est de nommer le groupe d’enfants Variation1 et le groupe d’adolescents Variation2., leur donnant une identité.

 

 

                 Création du Laboratoire

 

Malgré son excellence au niveau artistique et éducatif et le soutien de tous les membres de l’association Chœur à Corps, je percevais d’autres besoins :

- celui de travailler en lien avec des professionnels de terrain 

-celui d’inscrire l’activité de Chœur à Corps dans la vie d’un quartier.

- celui de donner une continuité à la formation des différents arts, en dehors des temps de création. Je cherchais un lieu ou les enfants et les adolescents seraient formés au chant et aux autres arts en continu, un lieu qui permettrait à ceux qui le souhaitent, d’être accompagnés sur plusieurs années avec une évolution possible dans la durée.

 

J’avais très clairement un triple objectif :

                -Celui de réaliser un mixage social

                -Celui de créer une dynamique d’émulation dans la libre expression de chacun. Ce sont des valeurs que je partage avec Albert Jacquard qui a accepté de parrainer le Laboratoire.

                -Celui de donner à nos réalisations une excellence artistique digne de professionnels.

Tout en garantissant un équilibre entre ces trois axes.

 

Autrement dit, où trouver un lieu pérenne qui accueillerait des jeunes de tous les horizons pour un travail de création artistique, un lieu d’ouverture aux arts de la scène, un lieu d’expériences, de rencontres d’artistes dans une dynamique d’émulation.

Il était nécessaire pour l’équipe de l’association de ne pas rester isolés et nous inscrire dans la vie d’un lieu dynamique.

 

C’est alors qu’au printemps 2008, à la recherche d’un partenaire pour cette entreprise, j’ai rencontré le Directeur de la Maison de quartier de Planoise. (Ce quartier m’est familier car j’y ai enseigné et vécu une dizaine d’années.)

Lui et la Maison de quartier qu’il dirige ont accueilli mon projet avec intérêt,  et après une année et demie de rencontres, de réflexions communes et d’élaboration intense, le Laboratoire a vu le jour en septembre 2009, dans ce lieu idéal : locaux accueillants et ouverts, travail d’équipe facilité, richesses et diversité des propositions  faites - toutes conditions propices à l’apparition  et à l’épanouissement   d’une véritable émulation saine et créatrice.

 

Dès la première année, nous avons accueilli 20 enfants et 15 adolescents investis (très faible taux d’absence sur les  temps de travail). Dès juin 2010, nous étions en mesure de présenter le travail de l’année devant une salle pleine et un public attentif et enthousiaste. Il ne s’agissait pas de présenter un spectacle fini mais de montrer le chemin parcouru par les enfants dans les différents arts enseignés. Cette première année fut aussi l’étape initiale du processus de création du spectacle qui sera joué au théâtre Musical en juin 2011.

 

Enfin, avec les professionnels de la Maison de quartier, nous avons appris à travailler ensemble, à nous connaître et à imaginer de nouvelles façons de fonctionner pour enrichir encore notre pratique et gagner en pertinence.

Ce que je perçois, c’est une envie commune d’aller plus loin dans cette construction, avec la mise en commun de nos compétences et de nos complémentarités. Nous partageons les mêmes valeurs, et croyons à la puissance de l’éducation populaire au sens élevé du terme. Pour nous, un enfant est toujours en devenir.

 

                En outre, et dans une optique différente, ce partenariat offre un avantage supplémentaire : la conjonction de nos deux énergies -essentiellement artistique et éducative pour Chœur à Corps, particulièrement éducative et sociale pour la Maison de quartier- permet le rapprochement avec d’autres lieux d’énergies.

 

                Actuellement, nous avons établi les passerelles suivantes :

                               Dans le quartier :

- avec les écoles Ile de France et Dürer, j’anime des ateliers de sensibilisation au chant.

- avec le collège Diderot, nous construisons un partenariat pour la création d’une classe à horaires aménagés option chant.

- avec les usagers de la Maison de quartier.

                               A Besançon

-Le Théâtre Musical de Besançon est partenaire de notre création de spectacle actuel « J’ai quelque chose à dire ». Il invite également les jeunes du Laboratoire à venir assister à des répétitions d’artistes programmés sur sa saison pour nourrir leur expérience et leur intérêt.

 

Nous envisageons d’explorer d’autres passerelles :

                -avec le CAEM, école de musique faisant face à la Maison de quartier.

                -avec le Théâtre de l’Espace qui est un théâtre national d’envergure implanté à Planoise.

                - avec l’IUFM pour étudier le processus d’émulation dans l’apprentissage.

 

Je tiens à souligner qu’une telle ouverture aurait été impossible à concevoir sans ce partenariat si enrichissant pour chacun des participants. Le projet global devient en lui-même une création enthousiasmante et originale.


            Pour conclure, je dirai que l’apparition d’ un véritable tissu social a permis, grâce à l’action de  toutes ces énergies conjuguées, de réaliser pleinement  les projets les plus chers de l’association.

 

Je ne terminerai pas tout à fait cet article sans souligner le double aspect de ce partenariat :

-       D’une part la rencontre de deux motivations : celle de la Maison de Quartier et la mienne.

-       D’autre part le rôle qu’a joué le soutien élaboré et inconditionnel des services « Culture » et « Vie des quartiers » de la Ville de Besançon sans lesquels la réalisation des projets n’aurait pas été aussi ample.

 

Je formule l’espoir que cette collaboration perdure encore longtemps dans  l’intérêt de tous.

Cet espoir est sous-tendu par une volonté, une énergie communes, une même ambition pour les enfants : les amener à devenir des citoyens responsables et heureux.

 

 

 

 

13 janvier 2011

Variation2 prend la parole

« 27 novembre 2010

Nous ne sommes que des enfants, des adolescents. Et pourtant, nous aimerions partager avec vous ce qui nous est cher... Choeur à corps nous permet d'exprimer nos sentiments sur la vie, nos envies, nos coups de gueule, nos déceptions.. Sur scène, chacun est lui même en formant un unique groupe. C'est important pour progresser et c’est à cette condition qu'apparaissent nos vraies personnalités. Ce monde artistique nous ressemble et nous assemble. En effet, la bonne ambiance qui y règne résulte d'amitié importante et durable. Notre travail est enrichie par la présence d'artistes de renom. Nous leurs sommes très reconnaissants pour leur aide apportée à la création de notre spectacle. Que ce soit hier, aujourd'hui ou demain, Chœur a Corps est lieu de liberté d'expression.

Voilà,
Victoria et Julie . »

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« Le mercredi 10 novembre

nous sommes allés au Théâtre musical de Besançon pour assister à une représentation de l'opéra Didon et Enée, de Purcell.
Belle écriture théâtrale, des artistes complets, aussi bons comédiens que chanteurs. Une histoire la fois très touchante, et des décors variés.
Ce spectacle d'opéra apporte beaucoup d'émotions différentes, alternant moments de gaieté et moments de tristesse, voire de désespoir, comme dans la vie réel. A la fin du spectacle, nous avons pu rencontrer Isabelle DRUET qui tenait le rôle principal, celui de Didon. Une chanteuse d'opéra admirable et sensible, mais aussi très simple et accessible.

Dylan et Elodie

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Le 4 novembre 2010

nous sommes allés voir le film "Les rêves dansants" de Pina Bauch.

Le spectacle KONTAKTHOF est reprit par 40 adolescents issus de plusieurs écoles de Wuppertal qui ont travaillé pendant presque 1 an sur la pièce. Le film suit l’évolution des jeunes danseurs, de leurs premières tentatives maladroites et hésitantes jusqu’à l’aboutissement d’une chorégraphie parfaite.
Je trouve que malgré les différence d’âge et différent parcours scolaires il ya une belle solidarité de groupe et un travail personnel énorme. J'ai aussi remarqués qu’avant de se produire sur scène il faut se connaitre et connaitre son corps pour se laisser aller.
Dans se document ont peut voir les jeunes progresser de jour en jour et a la fin le résultat est remarquable, et je trouve ça magique qu’il y ait autant de personnalités différentes.
Je reste sensible à l’aventure humaine que représente ce projet…et le nôtre.

Elodie

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20 décembre 2010

Depuis les vacances de la toussaint il s'est passé pleins de choses !Sylvie la costumière du Théâtre Musical est venue prendre notre taille ...En même tant avec Bernard ce soir là, on a beaucoup travaillé sur le texte ...zut...c'est quoi dejà ? ah oui ! c'est « Ma tête est remplie de pensées emmêlées, embrouillées» (Tout ce que j’ai toujours voulu dire).

Le dernier samedi avant les vacances, j'ai l'impression qu'on a vachement avancé avec Lulla. On s'est fait une idée sur la chorégraphie de "Miroir dans tes yeux » (Je ne me reconnais pas). Et ce qui nous a fait rire, c'est la danse des MP3. Voila je crois que j'ai tout dit.

J'espère que l'année 2011 sera aussi bien que cette fin d'année 2010 ! Sur ce, Joyeux Noël !

Agathe

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8 novembre 2010

Et (Texte de Bernard Friot)

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C’est ça la vie, tu crois ?

Et pourquoi pas ?

Et hop et hop et hop !

Et merde, je me suis tapé sur les doigts !

Et le réveil a sonné, fini de rêver.

Et tous les extraterrestres n’avaient d’yeux que pour elle.

Et ajoutez trois cents grammes de sucre.

Et dans sa tête, les soucis sont noirs comme des pains trop cuits.

Et alerte aux orages sur la Corse et les Pyrénées.

C’est ça la vie, tu crois ?

Et comment tu le sais ?

Et tousse à l’ouest !

Et j’attends tout le temps.

Et l’estomac dans les talons.

Et tu ne m’as encore rien dit.

Et il l’embrassa dans le cou.

Et le verbe s’accorde avec le sujet.

Et vous reprendrez bien un peu de poulet ?s

C’est ça la vie, tu crois ?

Et ce n’est pas du tout ce que tu imagines.

Et l’amour dans tout ça ?

Et la vieille dame tira un revolver de son sac  à main.

Et ça ne veut rien dire du tout.

Et son cœur s’arrêta de battre.

Et trois blessés lors des échauffourées avec les policiers.

Et super promotion sur les produits ménagers.

Et trois heures d’attente devant le musée.

C’est ça la vie, tu crois ?

Et gnagnagna, gnagnagna

Et j’ai deux pièces dans ma porte-monnaie.

Et ma mère n’est pas rentrée.

Et ma vie s’est accélérée.

Et c’est que du bonheur.

Et n’oublie pas tes médicaments.

Et je me fais tellement de soucis pour lui.

Et tout est à recommencer.

C’est ça la vie, tu crois ?

26 octobre 2010

Les musiciens du Fanfareduloup Orchestra de Genève engagés dans la création de "J'ai quelque chose à dire"

Six musiciens du Fanfareduloup Orchestra de Genève participent au projet de création du spectacle "J'ai quelque chose à dire et je vais vous le chanter"

Tous composent des musiques sur les textes de Bernard Friot.

Quatre d'entre eux partageront les planches avec les enfants et les jeunes de Variation1 et Variation2 le 7 juin 2011 au ThéâtreThéâtre Musical de Besançon.

(Pour en savoir plus sur le Fanfareduloup Orchestra : www.fanfareduloup-orchestra.ch)

Ian_Gordon_Lennox___Christian_Lutz Ian Gordon-Lennox  qui a composé "Ici c'est n'importe où"

Trompette - Euphonium – Tuba - Cor des alpes, né en 1958 au Canada.

Christian_Graf___Christian_Lutz Christian Graf qui a composé "Chanter" et "Pourquoi c'est du sang"

Guitariste, enseignant et compositeur, né à Genève en 1957



Bill_Holden___Christian_Lutz Bill Holden

né à Oak Ridge  (U.S.A.) en 1949,  installé en Suisse depuis 1979- Trompette

Yves_Massy___Christian_Lutz Yves Massy qui a composé "Je ne me reconnais pas"

né à Sion en 1957  Compositeur, tromboniste, biologiste

033LoupCropettes Jean-Luc Riesen qui a composé "Même pas peur"

né à Genève en 1960

Compositeur, basse électrique, contrebasse.

047LoupCropettes Yves Cerf

Ian Gordon-Lennox  Trompette - Euphonium – Tuba - Cor des alpes, né en 1958 au Canada.

Il étudie la musique classique et le jazz à Genève. Dès la fin des années 1970, il tourne principalement en Europe occidentale, mais aussi en Russie, dans les pays Baltes, en Afrique et aux USA en compagnie de musiciens de renommée internationale (Erik TRUFFAZ, Glen FERRIS, Erika STUCKY, Barre PHILLIPS, Maurice MAGNONI, François LINDEMANN, Tom VARNER, Hans KOCH).

Son intérêt marqué pour les arts audiovisuels et toutes les formes d’expression scénique l’ont poussé à composer pour de nombreux orchestres, le théâtre et la danse, à participer à de nombreux enregistrements, comme musicien et comme ingénieur du son, et à diriger son propre orchestre : Ian Gordon-Lennox Low Brass

Professeur au Conservatoire Populaire de Musique (dès 2001), à l’Ecole professionnelle de jazz AMR-CPM de Genève (dès 2000) et au Conservatoire de jazz de Montreux (de 1999 à 2006).

Discographie : Fanfare du Loup (5 CDs), M.Magnoni L'Etat des Sons (2 Cds), Christoph Baumann Mentalities Vol I & II , Jean-Bernard le Flic Vol. I, II & III, Urs Blöchlinger & Ch. Baumann Cadavres Exquis, Yves Massy No Hay Problema in the Kitchen, François Lindemann Coroctet, Stephan Rigert Different Colors vol. I & II, Ian Gordon-Lennox Low Brass

Christian Graf  Guitariste, enseignant et compositeur, né à Genève en 1957

Premières expériences musicales dans le domaine du Rock, puis s’oriente rapidement vers les musiques improvisées et participe à de nombreux projets au sein de l’AMR de Genève, notamment avec O. Magnenat, M. Magnoni, C. Jordan, F. Chevrolet, J. Demierre, Y. Massy, I. Gordon-Lennox, P. Ehrnrooth, Carlos Baumann, etc…

Il joue et/ou enregistre avec des musiciens tels que : Riccardo Del Fra, Erik Truffaz,  Urs Blöchlinger, Daniel Humair, Glenn Ferris, Matthieu Michel, Christy Doran, Michel Godard, Pierre-François Massy, Marcel Papaux, Léon Francioli, Grégoire Maret, Jean-Jacques Pedretti, etc… et des formations telles que AUJOURD’HUI MADAME, ROSETTA, STRATUS SUR LE PLATEAU, CHRISTINE PYTHON 4TET, BERTRAND BLESSING, DOUBLE JEU TRIO, D’INCISE, DIATRIBES, EKYU…

Nombreuses créations et tournées dans le domaine du Théâtre avec : Le Théâtre du Loup

(5 créations), la Cie Jean-Louis Hourdin (6 créations), ainsi qu’avec Jean-Luc Bideau, Carlo Brandt, François Chattot, Jacques Probst etc…

Compose également pour la danse : Nube avec les Sœurs Cha-Cha et On achève bien les chevaux avec la Cie 100% Acrylique.

Discographie : Avec la Fanfare du Loup (6 cds), avec Double Jeu Trio (5 cds), Big Band AMR, Stratus sur le Plateau, Aujourd’hui Madame, Rosetta Live, Carlos Baumann schizodie : Fat n’ Blue, Diatribes, NK, etc…




Bill Holden  né à Oak Ridge  (U.S.A.) en 1949,  installé en Suisse depuis 1979- Trompette

Etudes licence en histoire (University of Tennessee), attestation de formation en animation musicale (Coopérative pour une Formation Permanente).

Comme musicien le Big Band de Lausanne, Twice A Week, Mytha : The Contemporary Alphorn Orchestra, By Spiel, La Fanfare du Loup, La Compagnie d‘Eustache, Bovard Orchestra, La Strada Funky Brass Band

Sur les planches La Compagnie d’Organon, Le Théâtre du Loup, La Comédie, La Compagnie Labiscou, Le Grand Théâtre, Le Théâtre Populaire Romand, Helvetic Shakespeare Company, Compagnie 100% Acrylique, Le Petit Théâtre

Avec des élèves (enfants-adultes) : Le Conservatoire de Fribourg, Ecole d’études sociales et pédagogiques Hes.s2 (Lausanne), Lindenhofschule (Berne), école Pierre-Coullery : epc-cifom (La Chaux-de-Fonds), Haute Ecole du Théâtre de Suisse Romande : HETSR (Lausanne), La Sonorie : espace de musique créative (La Chaux-de-Fonds), L’Atelier : Institut de formation certifié Eduqua (Genève)

Yves Massy né à Sion en 1957  Compositeur, tromboniste, biologiste

Etudes : Maturité scientifique à Sion (1977) Diplôme de Biologie à l’Université de Genève (1982). Certificat professionnel de trombone, diplôme d’harmonie, de contrepoint et d’enseignement au Conservatoire de Musique de Genève (1979-1984). Cours d’orchestre avec l’Orchestre Symphonique de Bienne (1980). Cours d’improvisation à Genève et Boston, avec Jacques Siron, Olivier Magnenat, Maurice Magnoni, Ran Blake, Tom Pselk, Han Bennink (1979-1984). Cours d’orchestration avec Xavier Dayer (2002-2005).

Expériences professionelles : Tromboniste indépendant dès 1980 avec le quatuor de cuivres Quid Novi, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre de la Ville de Bienne, le Collegium Academicum de Genève, l’Orchestre International des Jeunesses Musicales Italiennes. Actif dès 1983 sur la scène suisse de jazz et de musique improvisée, avec François Lindemann, Maurice Magnoni, Urs Blöchlinger, Mathieu Michel, Robby Seidel, Rosetta, la Fanfare du Loup, SMAC, ainsi qu’avec des musiciens internationaux tels que Kenny Wheeler, Ernst Reijseger, Andy Sheppard, le Rova Quartet. Compose pour le théâtre en collaboration avec les metteurs-en-scène Jean-Louis Hourdin, Hervé Loichemol, Eric Jeanmonod, Bernard Meister. Enseigne depuis 1995 le trombone, le jazz, la pratique d’ensembles et l’improvisation en privé, à l’AMR de Genève, ainsi qu’au Conservatoire Populaire de Musique de Genève. Doyen des classes de cuivres et d’anches depuis 2005 dans le même Conservatoire. Crée en 2002 l’Ilôrkestra, orchestre à vocation d’improvisation et de création. Actuellement membre de la Fanfare du Loup, Fred, Gloria et les autres, Ilôrkestra.

Yves Cerf

Né à Genève en 1955

Saxophones, kena, composition. Solfège et violon pour commencer.

Musique improvisée (en vrac !) Dessus –Dessous : suite Alpestre pour quintet. Grupetto : quartet magnifique. Duos Illégaux : illégaux. Ephémerides : solo.

Ornithologies : trio avec musiciens et chants d’oiseaux. Chroniques sonores : solo. Zoo sonore : pour les enfants. Samayac : tendre. Urban Safari : grande aventure. Low Brass : grave. Smac : vieille histoire, j’ai réécouté, c’est super ! Triode quartet : à Paris… avec tout cela des tournées, des festivals, des concerts, des enregistrements : bientôt riche et célèbre.

Musique pour le théâtre (en vrac !) Las Decimas : autour des musiques et poèmes de l’immense Violeta Parra. Great Expectations et Christas Carol : Dickens…en anglais ! Balthazar fait son bazar : marionnettes, aventures et tendresse. La boite à Surprises : quand on revient de la mort… La cantate des Berceuses : le monde de Michele Millner. Guanahani : autour des Mémoires du feu de Eduardo Galeano (avec François Berthet, quel type !). J’oublie… il y a aussi – bien sûr – tous les spectacles avec la Fanfare du Loup, Hourdin et le Théâtre du Loup.

Musique pour le cinéma (en vrac !) Ah, la libido ! Aujourd’hui on court, Malraux tu m’étonnes et Pullman Paradis : 4 films de Michèle Rosier. Un monde d’errance : de Patrick Roques. Saison sèche de Herbert Binggeli. Générique de Passe moi les jumelles (tsr).

Discographie (en vrac !) Las Decimas. Dessus – Dessous. Orntithologies. Samayac. Ephémérides. Urban Safari. Telegram from Mars. Triode. Los Jairas. Conjunto Macchu Picchu.

Et sinon… j’ai été flûtiste (kena) avec l’orchestre bolivien Los Jairas. J’ai été contre pitre et Mr. Loyal au Circus Medrano. J’ai obtenu (en 1984) le prix de composition de la Sacem à Paris (eh oui !) et vous pouvez me trouver chez zabirrr.net ou yvescerf.net. (moderne hein ?).

Jean-Luc Riesen

né à Genève en 1960

Compositeur, basse électrique, contrebasse.

Essentiellement autodidacte, c'est au sein de formations punk-rock tendance Groucho Marx qu'il fait ses premières gammes. Le langage s'affine avec des incursions dans le monde du tango avec le quintet Colegas et de la musique classique pour une collaboration avec le Collégium Académicum.

Ce sont ensuite des collaborations interdisciplinaires théâtre/danse/vidéo avec notamment Jacques Probst, Robert Clerc, Alicia Jara, Anne Rosset, Pierre Dubey, etc...et une période expérimentale avec des performances soniques voire bruitistes pour contrebasse préparée.

Poursuivant régulièrement son travail de collaboration avec le théâtre, il participe à de nombreuses créations et tournées en tant que musicien, compositeur et/ou arrangeur, notamment avec P. Koller, M. Rossy, B. Meister, J-L Bideau, E. Jeanmonod, J-Louis Hourdin pour 4 spectacles, E. Castellino, et bien entendu la Fanfare du Loup, orchestre polymorphe qui lui permet également de composer pour harmonie et pour choeur.

Il a également enregistré et tourné (Suisse et Europe) avec Basta 4tet rock, Aujourd'hui Madame 7tet fusion, Kolback chanson française, Polar 4tet rock, et a participé à divers festivals rock internationaux en Tchéquie, Hollande, France, Espagne, Italie, Allemagne, et jazz à Lisbonne, Séville, Willisau, Grenoble, Paléo.

Photos de Christian Lutz

26 octobre 2010

Comment ont été écrits les textes du spectacle "J'ai quelque chose à dire..."

10_octobre_8                              Par Bernard Friot

                        

                            Pour écrire les textes de « J’ai quelque chose à dire », je me suis directement inspiré des textes rédigés par les enfants et adolescents de Variations 1 et 2 au cours des ateliers d’écriture que j’ai animés pendant l’année 2009-2010. Mon but, alors, était non pas de susciter des textes achevés,

«finis », mais de rassembler des « matériaux » au plus près de l’expression directe des jeunes.

1) Les ateliers d’écriture

En général, j’organise un atelier d’écriture en trois « mouvements » principaux :

- tout d’abord, il s’agit de « provoquer » l’écriture par une proposition [1] la plus ouverte possible. Les participants réagissent librement à la proposition dans le temps fixé (qui va aussi structurer l’écriture). Le poème est quelque chose qui m’arrive, je fais en sorte que cela m’arrive, dit Ariane Dreyfus. La proposition d’écriture n’est donc là que pour permettre que « cela arrive ». En se souvenant de l’avertissement de Paul Valéry : L'état d'inspiration n'est pas l'état requis pour écrire un poème ; 

- ensuite, on revient sur ce qui « s’est passé ». On demande d’abord aux participants de dire comment ils ont vécu et géré ce moment. Cela permet à chacun, dans l’échange avec les autres, de prendre conscience des gestes d’écriture qu’il maîtrise et met en œuvre, ainsi que des obstacles qu’il rencontre et de la façon dont il peut les contourner ;

- enfin, commence le travail sur le texte qui consiste à 1) repérer ce qui construit et structure le texte produit ; 2) le « faire bouger » le plus longtemps possible avant de le figer dans sa forme définitive, et ce par des opérations simples : suppression, répétition, déplacement, ajout, segmentation. Jamais on ne « corrige », jamais on ne cherche les « erreurs », parce que c’est inutile. On cherche au contraire à dégager ce qui est déjà là, pour le faire mieux ressortir. On alterne alors travail oral et travail écrit, car il faut apprendre à voir et entendre le texte.

Avec les groupes Variation 1 et 2, j’ai beaucoup insisté sur les temps de mise en voix et mises en espace, dans la perspective du projet final, où les textes ne seront pas imprimés, mais chantés et joués. Et puis, parce que la dimension corporelle est trop souvent négligée dans l’écriture. Ou plus exactement, on considère qu’elle n’est qu’un élément second du poème, un produit du texte lui-même. Comme s’il y avait d’abord les mots, et ensuite leur mise en voix et leur mise en espace. Or, la composante sonore et la composante visuelle font partie du geste même de l’écriture. Les mots ne se constituent pas (seulement) dans le cerveau, ils prennent corps, véritablement.

Concrètement, les « propositions » (ou « provocations ») d’écriture ont été très variées. Mon souci était de permettre des modes d’expression très différents, individuels ou collectifs, et de faire jaillir en toute liberté les thématiques les plus diverses.

Quelques exemples :

a) Ecrire une suite de phrases commençant par le même mot. Les mots proposés sont des mots « outils », n’induisant aucun thème, par exemple : « dans », « et », « pour »

b) Ecrire un mot (« voix », « main », « peau », « peur », etc.) à un endroit quelconque d’une feuille, puis écrire tout le texte « autour » du mot (on peut dire : écrire un texte incluant le mot déjà tracé). Pour ce type d’activité, on ne travaille pas sur un format A3, mais sur un carré, un rectangle, un rond de dimension plus restreinte. Le choix de l’espace va « cadrer » et influencer l’écriture.

c) Sur une bande de papier, prise dans le sens de la hauteur, écrire de bas en haut (cette façon inhabituelle de parcourir l’espace d’écriture va engendrer des images nouvelles et imprévues, et un autre rythme d’écriture).

d) Sur des languettes de papier, écrire des phrases commençant par « Je suis ».

e)Toujours sur des languettes de papier, écrire des phrases commençant par « J’ai (x) ans et… »

Ces deux dernières activités aboutissent à des textes « en kit », que l’on peut composer à l’envie, en assemblant les phrases de tous les participants d’abord au hasard, puis en sélectionnant les « rencontres » qui produisent le plus de sens. Car, en poésie, le sens n’est pas premier, il naît du rapprochement plus ou moins des mots. Ecrire, c’est aussi choisir, effacer, répéter, déplacer, en restant à l’écoute de ce que produit chaque mouvement.

N.B. : On trouvera d’autres propositions d’écriture dans L’agenda du (presque) poète et Presque poèmes : activités d’écriture (La Martinière jeunesse)

2) L’écriture des textes du spectacle

La seconde étape du travail a commencé par une lecture approfondie des textes produits en atelier d’écriture. Je les ai lus et relus, en les laissant agir sur moi. Un autre élément a été important : le concert du mois de juin au cours duquel les groupes Variation 1 et 2 ont présenté leur travail de l’année. J’ai été alors frappé par la tenue sur scène des enfants et des adolescents, par leur présence et leur cohésion. Chaque personnalité trouve à s’exprimer dans le groupe ; la cohésion n’est pas obtenue par l’uniformisation, mais par la complémentarité. J’ai décidé alors que les textes devaient être écrits au plus près des personnalités qui s’exprimaient, dans leur diversité, voire leurs oppositions. Et donc, il était inutile d’imaginer des personnages, mais de faire parler, le plus directement possible, les participants au projet. De leur permettre, en quelque sorte, de jouer leur propre rôle, car sur scène on est toujours en représentation, et au-delà des individus directement concernés, les textes doivent représenter toute une génération.

Concrètement, on peut distinguer quatre types de textes :

1) les textes écrits sur des thématiques apparues dans les écrits des enfants et adolescents de Variation. Deux exemples :

- « Je ne me reconnais pas/dans le miroir de tes yeux… ». La thématique du miroir, du rapport à son propre corps est présente dans de nombreux textes.

- « Je n’ai pas peur du noir » m’a été inspiré par les histoires racontées par les plus jeunes où apparaissent souvent les personnages magiques des contes de fée (sorcières, fées, ogres…) … et leurs avatars contemporains (la star !)

2) les textes composés à partir de phrases écrites sur une structure donnée. Là aussi, deux exemples:

- « J’ai (huit) ans et… »

- « Je suis… »

Dans les deux cas, j’ai opéré par sélection et composition des phrases recueillies. J’ai rarement modifié leur formulation, sauf quand je l’estimais nécessaire pour des raisons de rythme ou d’euphonie. Malgré l’apparence, les deux textes sont assez différents.

« J’ai (huit) ans » est construit par ordre chronologique des âges et, partant, il est « fixé », c’est-à-dire qu’on doit dire (ou chanter) les phrases dans l’ordre donné, ce qui n’est pas le cas de « Je suis », plus ouvert. « J’ai (huit) ans » propose une sorte de parcours de l’enfance et de l’adolescence avec ses rêves, ses peurs, ses joies, ses petits et grands moments, ses petits et grands sentiments. C’est tendre, émouvant, drôle, comique, banal, sérieux, philosophique, stupide, intelligent… comme la vie !

Malgré la structure donnée, les phrases produites ont des constructions très diverses, ce qui permet de varier le rythme et de créer des ruptures. L’important est que chaque phrase surprenne et retienne l’attention.

Pour le texte « Je suis… », seul le groupe Variations 1 a participé à l’activité (les 7-12 ans donc) ce qui donne une tonalité plus unifiée au texte, composé essentiellement d’images que le lecteur/auditeur peut librement interpréter.

3) les textes directement inspirés d’un texte d’un des participants (ou de deux textes très proches par la thématique et la construction). C’est le cas de « Et vlim et vlam, je me prends les pieds dans l’escalier », sur une idée de Camille.

Voici son texte :

Et vlan, puis boum, j’atterris dans les escaliers. Et cric les marches craquent. Puis fritt la poignée se décroche. Et bim elle m’arrive dessus. Pluie, flac, cordes, neige puis glace. Je ne sens plus mes membres. Et droum je me casse en mille morceaux. Et vlam je renais. Et vlan je revis. Et tout recommence. Pluie, flac, cordes, neige puis glace. Vlim je m’accroche à la poignée et VLAN voilà que chute l’escalier. Et bim, bam, boum les marches se chuchotent qu’elles doivent se casser. Et plouf mes membres se déchainent. Et doum je perds l’équilibre. MERDE qu’elle est. Et tic, tac, toc, je renais. Et vlan, je revis et FRITT je m’accroche à la poignée. Dim dam doum je dois y aller, ma mère m’appelle, je dois aller manger. Et vlan je finis mon assiette. Et bim elle tombe par terre. Et froc je prends la poignée. Et tout recommence à recommencer.

J’ai été frappé par l’énergie et l’humour du texte, liés à l’utilisation très pertinente des onomatopées. Il exprime bien le côté parfois mécanique de la vie qui nous entraine malgré nous. J’ai d’abord essayé de suivre le texte au plus près, mais sa structure narrative ne se prêtait pas à un texte de chanson. J’ai donc dû « oublier » l’histoire et élargir (peut-être !) la portée du texte en soulignant ce qu’il m’avait suggéré : une allégorie de la vie, bruyante comme une machine infernale qui peut vous broyer.

Voici donc mon texte :

Et vlim et vlan, je me prends les pieds dans l’escalier.

Boum boum, badaboum, je patatraque jusqu’au palier

Et cric, et crac, mes os se brisent en mille morceaux.

Aïe aïe ouille, ouille aïe aïe

Quel bruit, la vie, quel chaos !

Et pif, et paf, je me prends une gifle, je me prends une claque

Af ouf ho ho ho, je ne sais même pas pourquoi

Et gnaf, et gnouf, je réponds par des gnons

Aïe aïe ouille, ouille aïe aïe

Quel bruit, la vie, quel chaos !

Et flac et floc, la pluie tombe flaques d’eau flaques d’eau

Brr glaglagla neige et frimas, ça gèle et ça glace

Et ziff et zaff, ça glisse, je me fracasse

Aïe aïe ouille, ouille aïe aïe

Quel bruit, la vie, quel chaos

Quel chahut quel charivari

Quelle cacophonie, la vie !

Parfois, c’est un fragment de texte qui m’a inspiré. Pour « Dans mon cœur, il y a un corps », par exemple, ce sont deux fragments d’un texte de Geoffrey que j’ai dégagés et développés. La structure et les répétitions en font un « texte escargot » qui tourne autour de lui-même. C’est cela, qui était un peu noyé au milieu du reste,  que j’ai voulu mettre en évidence dans la réécriture.

4) Il y a enfin des textes que j’ai écrits parallèlement, sans penser forcément au projet de spectacle, et que j’ai trouvés proches de l’esprit des textes des enfants et adolescents. Je les ai alors repris, resserrés, développés, modifiés, « recousus » pour les « mettre en voix ». C’est le cas, notamment, de « Ben, hein, ouais, ah là là » et « Levez-vous ! » (construit sur une série de phrases à l’impératif).

Et maintenant ?

Eh non, le travail d’écriture n’est pas terminé. Il entre seulement dans une nouvelle phase, et les textes « bougent » encore !

Reste à :

- sélectionner les textes, car il y en a trop pour le spectacle. Pour cela, un travail de lecture collective se met en place. Il convient de repérer quels textes « parlent » le plus, quels textes les participants au projet peuvent le mieux s’approprier ;

- ajuster les textes en fonction des contraintes musicales et théâtrales ;

- les laisser évoluer au cours du travail, grâce aux propositions de tous les participants ;

- inventer un « contexte » dramatique : chaque texte doit être mis en situation (où ? qui ? à qui ? comment ?) grâce à la musique, à la mise en espace et au travail théâtral ;

- composer le spectacle en choisissant l’ordre de présentation des textes et en créant des liens, musicalement et théâtralement.

Rendez-vous donc le 7 juin au Théâtre musical de Besançon !

Bernard Friot, octobre 2010

[1] Je préfère ce terme, plus vague, à celui de « consigne ».

15 septembre 2010

Article de l'Est Républicain du 14 septembre 2010

Article_EST_sept_2010

8 septembre 2010

Spectacle en création en 2010-2011

J’AI QUELQUE CHOSE A DIRE

et je vais (vous) le chanter 

 

Textes originaux de Bernard Friot

Inspirés par des ateliers d’écriture avec les enfants

Mis en musique par le Fanfareduloup Orchestra

 

Direction musicale et artistique : Frédérique Cesselin

 

Création le 7 juin 2011 au Théâtre Musical de Besançon 

 

 

SPECTACLE POUR TOUS A PARTIR DE 5 ANS
ADULTES : 12 €
JEUNES - 26 ANS & DEMANDEURS D'EMPLOI : 9 €
ENFANTS : 6 €  SCOLAIRES : 4,5 €

 

     Installé à Besançon, Bernard Friot est un auteur important de la littérature jeunesse. Se considérant comme un écrivain public, il cherche à capter l'imaginaire des enfants d'aujourd'hui « en les écoutant donner libre cours à leur plaisir de fabuler ».
Au sein du Lieu d'éveil aux arts de la scène mis en place par Frédérique Cesselin depuis la rentrée 2009, il anime un atelier d'écriture qui, sur près de deux ans, verra naître un spectacle destiné à être à la fois joué, chanté et chorégraphié. La musique est confiée au collectif genevois Fanfareduloup Orchestra dont la seule énergie annonce un rendez-vous remarquable. « Donner la parole à des enfants, une parole poétique, une parole authentique, une parole profonde et la faire entendre au monde des adultes.
      Et pas n'importe quelle parole : une parole réfléchie, mûrie, digérée et chantée ! » explique Bernard Friot.

 

Spectacle interprété par les Troupes Variation1 et Variation2

 

Vingt enfants et vingt adolescents du « Laboratoire » ou Lieu d’éveil aux arts de la scène créé en septembre 2009 en partenariat avec la Maison de quartier de Planoise à Besançon

 

Chorégraphie : Lulla Chourlin (Compagnie Astragale)

 

Préparation théâtrale : Loïc Deschamps (Compagnie Tohu-Bohu)

 

Préparation à l’improvisation musicale : Jérôme Lefebvre

 

Lumières : Christophe Forey

 

Cinq musiciens du collectif le Fanfareduloup Orchestra de Genève

 

Production : Chœur à Corps en partenariat avec le Théâtre Musical de Besançon et le Fanfareduloup Orchestra de Genève.

 

(voir www.letheatre-besancon.fr rubrique "Jeune public") 

 

 

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Le Laboratoire
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